Depuis son lit, il voit une jardinière et un arbre.

Les jardinières ont été installées par son deuxième frère lors d’une de ses visites, et dans la jardinière en face de la fenêtre, elle, a planté une plante merveilleuse.

L’automne est déjà passé, et il n’y a plus aucune feuille sur l’arbre, mais la jardinière est en fleurs.

Pendant les jours difficiles, presque personne ne vient le voir. Une voisine bien-aimée est venue et a apporté un gâteau qui a réjoui les filles. L’infirmière aux mains d’or passe une fois par jour pour faire les injections. Et c’est à peu près tout.

Cette situation lui convient et l’attriste à parts égales.

En été, chaque jour, à heure fixe, un bourdon venait visiter la plante merveilleuse.

Il restait quelques minutes, secouait les petites fleurs violettes, puis poursuivait son chemin.

En automne, il ne venait plus.

Dans les années soixante-dix, à l’aéroport, une cage destinée à une animalerie s’est ouverte par erreur. Cent perruches vertes s’en sont échappées. Depuis, elles se sont multipliées. Elles sont robustes et savent s’adapter, et d’après les derniers comptages, il y en aurait plusieurs milliers.

Cinq d’entre elles (ou peut-être plus) ont trouvé refuge dans les arbres en face de la fenêtre.

Elles viennent rendre visite une fois par jour, été comme automne.

C’est très surprenant de les voir. Elles semblent venir d’un autre monde. Ou peut-être pas. Elles lui arrachent un sourire.

Il les appelle Déni, et Colère, et Négociation, et Dépression et Acceptation.