Si vous les croisez dans la rue, en route vers le travail ou en rentrant de l’école avec leur fille, vous ne remarquerez rien de particulier.

Certains sont terriblement beaux, d’autres moins. Certaines sont grandes, d’autres moins. Parfois, ils sont tristes, parfois moins, parfois pas du tout.

Ils se connaissent plus ou moins. Ou ils se sont déjà rencontrés et ont oublié. Ou ils ont peut-être entendu parler les uns des autres.

Si vous leur demandez ce qu’ils sont, ils ne comprendront pas la question.

Le premier dira probablement : « Je suis médecin « .

Et la sixième dira : « Eh bien, c’est étrange, moi aussi « .

Et la quatrième dira : « Je suis divorcée« .

Et le deuxième dira : « Je le suis presque, certainement« .

Et la cinquième dira : « J’ai rêvé de toi« .

Et la troisième dira : « Eh bien, c’est étrange, moi aussi« .

Ils ne le savent probablement même pas, mais ils sont tellement plus que ça.

Le premier coupe le souffle. Il est le plus beau et le plus intelligent du monde.

Le deuxième est un mur de soutien pour les âmes. Depuis toujours et pour toujours. Et il est tellement, tellement talentueux.

La troisième était là, à côté, à un moment d’obscurité. Un point de lumière. C’était une grande chance qu’elle soit là.

La quatrième est tellement belle et si gentille que quand je pense à elle, je me calme.

La cinquième, je l’ai follement aimée quand j’avais neuf ou dix ans. Et maintenant aussi un peu.

Et la sixième ? Ça c’est facile : la sixième a sauvé ma vie. Et elle ne veut pas en parler.

Ils n’ont ni ailes, ni auréole, ni baguette magique.

Ils ont, eux aussi, comme nous autres, leurs mauvais jours, leurs moments difficiles et parfois ils vont bien.

Si vous les croisez dans la rue, en route vers le travail ou en rentrant de l’école avec leur fille, vous ne verrez sûrement pas que ce sont mes anges.